Photo of Catherine Blackburn

Catherine Blackburn

NÉE À Ile-a-la-Crosse, SK
HABITE À Leask, SK

Our Mother(s) Tongue 2017
Matériaux mixtes
Site 6 – Ye Matthew Legacy Interpretation Centre, Bonavista

L’œuvre de l’artiste dénée Catherine Blackburn s’inscrit dans l’épopée de Jean Cabot, explorateur et navigateur vénitien. En 1497, au nom du roi Henry VII d’Angleterre, Jean Cabot est arrivé au cap Bonavista à bord du Ye Matthew. Il s’agissait de la première exploration européenne de l’Amérique du Nord depuis les premières incursions des Vikings au 11e siècle. Interpellée par ce site historique controversé, Catherine Blackburn se sert d’éléments d’artisanat traditionnel pour aborder les enjeux autochtones issus du passé colonial.

Son œuvre marie concepts contemporains et éléments de la culture traditionnelle dénée pour évoquer la complexité de la mémoire, de l’histoire et de l’identité. Dans son approche qui intègre les perles, les piquants de porc-épic, la fourrure et autres matières naturelles à l’écriture et à des images dénées, elle s’interroge, comme femme d’origine autochtone et européenne, sur la marginalisation et la résilience. Des témoignages d’élèves des pensionnats – y compris des membres de sa famille – lui ont inspiré le projet Our Mother(s) Tongue qui aborde les thèmes de l’absence, de la perte et de la survie.

Les pièces minutieusement travaillées de Catherine Blackburn s’invitent dans le récit du débarquement de Jean Cabot. Au Ye Matthew Legacy Interpretation Centre, des images de bouches béantes surplombent les artéfacts exposés sur des tables comme si elles étaient témoins de l’invasion. Des coussins brodés de langues percées d’épingles en forme de lettres dénées sont exposés dans un vaisselier victorien. La juxtaposition d’objets coloniaux et de pièces traditionnelles cousues à la main et la prise de conscience actuelle du passé s’incarnent par des langues tirées dans un hurlement muet. Le riche velours noir et le perlage méticuleux des pièces de Catherine Blackburn nous font ressentir la douleur qu’ils illustrent. Dans la pièce Tongue Tally, une langue épèle le mot « mère » en déné, en hommage à sa mère – une survivante des pensionnats – qui a néanmoins réussi à conserver sa langue. Elle a d’ailleurs aidé sa fille à écrire les titres phonétiques de cette œuvre. CB

En haut : Catherine Blackburn, Our Mother(s) Tongue – nu nee, eel eh, tti, ee, se, 2017 (montage de l’installation). Petites perles, aiguilles, transfert photo au gel, coton.

Catherine Blackburn, Our Mother(s) Tongue – nu nee, ee, tti, 2017 (montage de l’installation). Petites perles, aiguilles, transfert photo au gel, coton.

Photo of Catherine Blackburn

Catherine Blackburn

BORN Ile-a-la-Crosse, SK
LIVES Leask, SK

Our Mother(s) Tongue 2017
Mixed media
Site 6 – Ye Matthew Legacy Interpretation Centre, Bonaivsta

The work of Dene artist Catherine Blackburn is inserted within the story of Venetian navigator and explorer Giovanni Caboto. In 1497, under the commission of Henry VII of England, Caboto (John Cabot) landed his ship Ye Matthew at Cape Bonavista, Newfoundland, marking the first European exploration of North America since the Norse visits in the 11th century. Confronted with a contentious historical site, Blackburn uses traditional crafts and skills to address Aboriginal issues that stem from Canada’s colonial past.

Blackburn’s work merges elements of traditional Dene culture with contemporary art practices to portray the complexities of memory, history and cultural identity. Combining beadwork, porcupine quills, fur and other natural elements with Dene syllabics (nu nee, ee leh, tti, ee), Blackburn examines marginalization and resilience from her perspective as a woman of Aboriginal and European ancestry. Accounts of residential school survivors’ experiences, including those of her own family, have inspired Our Mother(s) Tongue, an encounter with absence, loss and survival.

Blackburn’s exquisitely crafted pieces are positioned as an intervention within the story of John Cabot’s landing. Historical artifacts displayed on tables in Ye Matthew Legacy Interpretation Centre are shadowed by images of open mouths that appear to witness the invasion. Embroidered cushions with tongues pierced by pins in the form of Dene syllabics are displayed in a Victorian china cabinet. The juxtaposition of colonial objects and traditional hand-sewn works, between the realization of the past in the present, is embodied in tongues sticking out, screaming. The rich black velvet and meticulous beadwork in Blackburn’s pieces submit us to the pain they portray. An accompanying piece, Tongue Tally, spells out the Dene word for mother, honoring Blackburn’s own mother—a residential school survivor, who against all odds, retained her language and assisted her daughter with the phonetic titles of this work. CB

Top: Catherine Blackburn, Our Mother(s) Tongue – nu nee, eel eh, tti, ee, se, 2017 (installation view). Seed beads, pins, velvet, gel photo transfer, cotton.

Catherine Blackburn, Our Mother(s) Tongue – nu nee, ee, tti, 2017 (installation view). Seed beads, pins, velvet, gel photo transfer, cotton.