Jerry Ropson
BORN / NÉ À Pollard’s Point, NL / TN / Beothuk / Ktaqmkuk
LIVES / HABITE À Sackville, NB / Mi’kma’ki
BORN / NÉ À Pollard’s Point, NL / TN / Beothuk / Ktaqmkuk
LIVES / HABITE À Sackville, NB / Mi’kma’ki
Preface for a Liturgy (Blood Ledger) 2021
Site-specific installation / Installation in situ
Site 11 – Loyal Orange Lodge #4, Bonavista
Trois grands tabliers de travail, de plus de cinq mètres de haut, sont suspendus au plafond de la salle de la Loyal Orange Lodge #4. Construite en 1907, cette loge est l’une des plus grandes du genre en Amérique du Nord. En 1912, c’est là que Sir William Coaker, chef de la Fishermen’s Protective Union, a lancé un manifeste connu sous le nom de « Bonavista Platform » avec le slogan « To each their own ». Cette loge, lieu de rassemblement et d’action politique aujourd’hui inactif, a une profonde signification sociopolitique dans l’histoire de Ktaqmkuk (Terre-Neuve) et de Bonavista. Pour son installation Preface for a Liturgy (Blood Ledger), Jerry Ropson a inondé la grande salle de cérémonie du deuxième étage d’une trame sonore déconcertante, dominée par une forte voix masculine désincarnée. Depuis la chaire, une vidéo est projetée sur le tablier blanc. Fragmentée et stratifiée, la vidéo emprunte la texture d’une séquence perdue ou récupérée. Maladroite, elle affronte sans broncher cet espace de malaise dominé par une violence masculine languissante. Combinaison de vidéos que Ropson a tournées dans la péninsule de Bonavista en 2018 (en résidence à 2 Rooms Contemporary Art Projects), un film expérimental plus brut tourné à la fin des années 1990 et une performance semi-scénarisée au printemps 2021, Preface for a Liturgy (Blood Ledger) intègre des réflexions sur le monde du travail, sur les activités clandestines, les « secrets » coloniaux et les vérités non dites de cet espace en particulier et de notre province en général.
Jerry Ropson est natif de Pollards Point, un ancien port de pêche de Ktaqmkuk (Terre-Neuve). Il s’intéresse de près aux politiques de déperdition rurale, aux rituels et aux sciences occultes. Reconnu comme l’un des artistes terre-neuviens les plus importants de sa génération, il propose une oeuvre empreinte d’urgence, plaidoyer pour le monde du travail et réquisitoire troublant contre le « design », qui dérange ceux qui portent des oeillères et se bouchent les oreilles.
MH
Pour en savoir plus sur Jerry Ropson
Jerry Ropson est artiste, écrivain, éducateur et organisateur artistique. En hommage à l’histoire autochtone et européenne de sa famille et de sa communauté, il marie images, objets, textes et récits dans des installations in situ et des performances de récit. Il crée avec une conscience de classe et recherche souvent des lieux et des résultats non conventionnels. Il est titulaire d’un baccalauréat en beaux-arts (Memorial University) et d’une maîtrise en arts plastiques de l’Université Concordia. Cité pour le Prix Sobey pour les arts en 2016 et 2018, il a également participé à des résidences d’artistes au Banff Centre, au Atlantic Centre for the Arts, au St. Michael’s Printshop, au Fogo Island Arts et à la NSCAD University.