Marlene Creates
BORN / NÉE À Montréal, QC / Tiohtià:ke
LIVES / HABITE À Portugal Cove, NL / TN / Ktaqmkuk
BORN / NÉE À Montréal, QC / Tiohtià:ke
LIVES / HABITE À Portugal Cove, NL / TN / Ktaqmkuk
Between the Earth and the Firmament, Blast Hole Pond Road, Newfoundland 2020 ( 3 excerpts from the series / extraits d’une série) 2020
Mixed media / Matériaux mixtes
Site 26 – Lester-Garland House, Trinity
Marlene Creates a reçu en 2019 la plus haute distinction canadienne en arts visuels, le Prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques, en hommage à 40 ans de carrière comme artiste environnementale de renommée internationale. Dans ces assemblages récents, elle poursuit son recours à sa parcelle de forêt boréale et à son propre corps pour étudier les liens entre humains et nature, et au-delà. Les oeuvres sont spécifiques à un lieu, à un moment et à une expérience physique ; pourtant, sur le plan conceptuel, elles s’inscrivent dans un espace infiniment profond et un temps illimité. Dans chacune d’elles, un dessin sommaire esquisse la forme de l’artiste allongée sur le sol, dans la mince « couche limite » entre la terre et l’atmosphère ; une photographie représente le sol sous elle, l’autre le ciel au-dessus. Chacun d’entre nous se trouve également en équilibre entre la terre/monde et la sphère céleste. Mais, comme le souligne la déclaration de l’artiste (au verso), nous sommes tous, comme toute créature sur terre et dans le cosmos, composés d’atomes « empruntés » dans un univers en constante évolution.
La sobriété et l’équilibre de l’oeuvre de Marlene Creates ont trouvé écho dans son site d’exposition, la maison Lester-Garland (Trinity), un bâtiment en brique rouge du XVIIIe siècle, aux proportions classiques et à la simplicité de l’architecture géorgienne.
PG
Démarche de l’artiste
Mon travail artistique exprime le point de convergence entre l’intérieur (mes pensées) et l’extérieur (mon environnement). Dans le coin de forêt boréale où je vis et travaille, mes activités quotidiennes et mes projets artistiques sont profondément physiques et sollicitent tous mes sens.
Les dessins de ces assemblages ne sont pas le fruit d’une observation visuelle. Ce sont des frottages que j’ai réalisés autour de moi en m’allongeant sur le papier — la plus petite membrane entre moi et le sol. Partout où je m’allonge à l’extérieur, je me trouve dans ce que l’on appelle « la couche limite », cette mince couche d’air entre la surface du sol et l’atmosphère. On pourrait considérer les dessins comme une simple mesure de mon humanité par rapport à ce terrain.
Les photographies représentent les dimensions visuelles de ce qui se trouvait sous moi — comme la végétation ou la neige — et ce que je voyais au-dessus de moi lorsque j’étais allongée.
Les textes manuscrits dans chaque oeuvre proviennent de mes notes prises sur le terrain. Ils font référence à certains phénomènes présents. Mais la plus grande partie des éléments est imperceptible à l’oeil humain : sous la végétation sur laquelle je suis allongée se trouvent d’innombrables organismes microscopiques ainsi que d’énormes formations géologiques ; et au-dessus, au-delà de la canopée des arbres, il y a encore plus de matière dans l’immensité de la sphère céleste.
Tout ce qui se trouve dans le cosmos et sur la Terre — chaque feuille, chaque pierre, chaque goutte d’eau, chaque créature — a été façonné par les 14 milliards d’années d’un univers en constante évolution dont notre corps capte les atomes.
Pour en savoir plus sur Marlene Creates
Marlene Creates étudie l’interaction entre l’humain et le territoire. Depuis 2002, elle explore sa parcelle de forêt boréale dans une démarche multiple : photographie, vidéo, mappage de mémoires, promenades et performances collaboratives in situ. Ses oeuvres ont été présentées dans plus de 350 expositions et projections, au Canada et à l’étranger, dont une exposition rétrospective, Marlene Creates : Places, Paths, and Pauses, qui a fait l’objet d’une tournée nationale de 2017 à 2020. Elle a monté expositions, travaillé dans des centres d’artistes autogérés et enseigné les arts visuels. En 2019, elle a reçu un Prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques pour l’ensemble de sa carrière.