Camille Turner

NÉE À Kingston, Jamaïque
HABITE À Toronto, ON

The Afronautic Research Lab  Depuis 2016
Performance vidéo, matériaux mixtes
Site 8 — Fish Store, Mockbeggar Plantation, Bonavista

Une silhouette noire envoûtante vêtue de blanc se profile au bord d’une falaise qui surplombe la mer. Venue du futur, elle visite le présent à la recherche des fantômes du passé. Arrivée dans la pièce où nous l’attendons, elle dépose une roche de ballast sur le sol et la contemple : comment a-t-elle pu échouer ici, de l’autre côté de l’Atlantique ? Lest de la quille des navires, les roches de ballast étaient échangées contre des esclaves dans le commerce triangulaire entre l’Afrique, les Antilles et la côte nord-américaine. Science-fiction et récit historique, la scène d’ouverture du film de Camille Turner nous rappelle que les roches n’oublient pas.

Le film nous invite dans l’espace. Le personnage nous conduit dans une salle de lecture futuriste où des documents d’archives sont disposés sur des tables faiblement éclairées : cartes, livres de bord, registres, avis de recherche d’esclaves en fuite et récompenses pour leur capture. Elle déplie lentement une carte et pointe des lieux et des trajets. À l’arrière-plan, un bruit de vagues déferle sur le murmure de sa voix, apaisante malgré l’énumération poignante de chaque navire négrier construit à Terre-Neuve : Betty, Chance, Friends, Good Hope, Maria…19 en tout.

The Afronautic Research Lab nous met face aux faits. Il nous invite à remonter le temps pour nous faire comprendre et ressentir, pour nous prendre à témoin de ces crimes. L’apparition angélique venue du futur nous rappelle la responsabilité qu’ont les vivants d’honorer les morts. CB

En haut : Camille Turner, The Afronautic Research Lab  Depuis 2016. Performance vidéo, salle de lecture, documents d’archives, photographies. Vidéo : 6 min. 20 sec.

1 : Camille Turner, The Afronautic Research Lab  Depuis 2016. Performance vidéo, salle de lecture, documents d’archives, photographies. Vidéo : 6 min. 20 sec.

Camille Turner

BORN Kingston, Jamaica
LIVES Toronto, ON

The Afronautic Research Lab  2016–present
Video performance, mixed media
Site 8 — Fish Store, Mockbeggar Plantation, Bonavista

A black figure clad in white walks mesmerizingly on a cliff high above the sea. She is from the future, entering the present in search of ghosts from the past. Arriving in the very room where we are standing, she deposits a ballast rock on the floor, taking a moment to consider how it came to be stranded on the other side of the Atlantic. Used as counterweight in ship hulls, ballast rocks were exchanged for cargo, rocks for slaves, in the triangular trade between Africa, the Caribbean and the North Atlantic Seaboard. Part sci-fi, part historical narrative, the opening scene of Camille Turner’s film tells us that rocks do not forget.

We enter the space through the film. The figure leads us to a futuristic reading room where archival documents are laid out on low-lit tables: maps, slave ship logs, trade records, notices of runaway slaves and rewards for their return. She opens a map slowly, touching each part to acknowledge the places and the journey. In the background, we hear the sound of waves crashing over the whisper of her voice, soothing despite the difficult information she delivers: names of each slave ship built in Newfoundland. Betty, Chance, Friends, Good Hope, Maria…19 in total.

The Afronautic Research Lab invites us to participate and consider the evidence. We are taken back in time, feeling the impact of the evidence before us, asked to bear witness to these crimes. The angelic figure from the future reminds us of our responsibility, as the living, to honour the dead. CB

Top : Camille Turner, The Afronautic Research Lab 2016–present. Video performance, reading room, archival documents, photographs. Video : 6 min. 20 sec.

1 : Camille Turner, The Afronautic Research Lab 2016–present. Video performance, reading room, archival documents, photographs. Video : 6 min. 20 sec.