#1 Fan  Depuis 2016
Vidéo, matériaux mixtes
Site 3 — Duntara Hall, Duntara

Aux deux extrémités de la vieille école de Duntara, deux projections signées D’Arcy Wilson présentent une femme énergique, « Nature’s #1 Fan », passionnée de nature, dans deux paysages grandioses. Dans l’un des films, propulsée par la musique de Russell Louder, elle court sur la crête d’une falaise escarpée de la côte ouest de Terre-Neuve. Elle ponctue sa course d’arrêts pour saluer la beauté de la nature. Filmée par un drone, cette course folle coupe le souffle et déchire le cœur. La témérité de cette « Nature’s #1 Fan », qui frôle la chute fatale dans l’Atlantique, nous aspire dans une sensation d’angoisse empathique. Sur l’écran opposé, la même personne étend au sol une courtepointe faite à la main, près d’une cascade dans le parc national de Banff, puis se met à manger un sandwich à la confiture et au beurre d’arachide. Le son ambiant de la cascade et de la forêt est ponctué par les bruits de bouche repoussants de la « Nature’s #1 Fan » qui mâche vigoureusement. Aux deux extrémités de l’ancienne école, aujourd’hui le centre communautaire de Duntara, sont accrochés un tapis au crochet qui lance un appel à l’aide et la courtepointe du pique-nique. Les deux ont été confectionnés à la main par l’artiste, objets familiers et confortants, authentiques même, mais quelque peu déconcertants.

L’humour qui apparaît en filigrane dans toutes les œuvres de l’artiste tend vers le malaisé. Il sert d’appui à l’expression de vérités insidieuses et dérangeantes sur la relation de notre époque avec la nature : les efforts des Occidentaux pour protéger la nature occasionnent trop souvent des dommages et entretiennent même l’exploitation. Bien que sincère en apparence, le personnage de « Nature’s #1 Fan » suscite de l’éco-anxiété, critique l’écotourisme et la vision néocoloniale de la nature. Où est notre place dans cette beauté infinie ? Si toutefois nous en avons une. MH

#1 Fan 2016 – present
Video, mixed media
Site 3 — Duntara Hall, Duntara

Two separate projections by D’Arcy Wilson at either end of the old Duntara schoolhouse feature an effervescent woman, nature’s #1 Fan, in two sublime Canadian landscapes. In one film our protagonist, driven by the score of musician Russell Louder, runs along the craggy oceanside cliffs of western Newfoundland, intermittently stopping to cheer on nature. Filmed by a hovering drone, the bird’s-eye view of these sprints is both breathtaking and heart wrenching. The recklessness of the #1 Fan, so close to what would be a fatal fall from the cliff into the North Atlantic, is spellbinding in the anxious empathy it evokes. On the opposing screen, the same figure spreads a hand-made quilt beside a raging waterfall in Banff National Park before unpacking and consuming a peanut butter and jam sandwich. The sound of the waterfall and forest setting is punctuated by the visceral repulsiveness of the #1 Fan chewing and swallowing. At either side of the old schoolhouse, which now serves as a community hall for Duntara, are a hooked rug featuring a plea for help and the pristine quilt from the waterfall-side picnic. Both are handmade by the artist, familiar and comfortable, even sincere, but slightly unsettling.

The humour that is threaded throughout Wilson’s works veers towards discomfort, serving as a fulcrum for realizing insidious and disturbing truths about contemporary relationships to nature: that Western efforts to care for nature more often result in harm, and even facilitate exploitation. While seemingly sincere, Wilson’s #1 Fan persona mines ecological anxiety, critiquing eco-tourism and troubling neo-colonialism from a settler perspective in the process. Where, if at all, do we fit in this sublime beauty? MH