Dans le cadre de la Biennale 2021, Gerald Beaulieu a présenté deux oeuvres caractéristiques de son approche : deux sculptures qui frappent par leur taille et leur finesse pour nous rappeler de manière mordante le coût environnemental de l’activité humaine.
Inspirée par les restes fossilisés d’un albertosaure, Extinction, la sculpture cinétique de Gerald Beaulieu, mesure 5 mètres de long et 9 mètres de haut. Le mouvement cyclique ascendant et descendant du squelette sculpté à la main imite le balancier des puits de pétrole. Référence à la source et au moyen d’extraction, la sculpture souligne avec force les importants dommages environnementaux causés par la dépendance de l’humanité aux combustibles fossiles, aujourd’hui en déclin. La pandémie mondiale sur fond de températures records et de cataclysmes climatiques a mis en lumière les conséquences sociales, économiques et environnementales de l’industrie pétrolière et gazière.
Fait de pneus recyclés, son corbeau tué sur la route pèse 386 kilos et mesure cinq mètres de long. Doté d’une vivacité et d’une adaptabilité remarquables, le corbeau est une espèce sentinelle qui prévient les humains des risques environnementaux. Par sa matière et sa forme, l’oeuvre est empreinte d’un esprit sardonique et poétique. When the Rubber Meets the Road nous met en garde contre les conséquences fatales de l’activité humaine. Les yeux réalistes de vide du corbeau représentent un sinistre présage du désastre environnemental.
L’ingéniosité et la créativité de l’artiste opèrent cependant comme une bouée contre la noirceur de l’oeuvre, inspirant une voie à suivre qui cadre bien avec le thème de la Biennale et l’utilisation innovatrice des matériaux existants.
MH